Bonne pratique : la transparence de l’entreprise

La transparence

Chaque mois, découvrez une bonne pratique en entreprise. Ce mois-ci, découvrez la transparence.

Qu’est-ce que la transparence ?

La transparence est une pratique qui semble évidente pour tous, mais qui n’est pas obligatoire, du moins, pas encore. 

Opportunité ou menace

En effet, aujourd’hui, rares sont les entreprises qui font le choix d’une totale transparence sur leur entreprise et leurs produits. Être complètement transparent et honnête peut sembler être un risque néfaste pour une organisation. Cependant, les réglementations RSE l’exigent de plus en plus, et notamment à travers les nouvelles formes de reporting obligatoire. 

Faire preuve de transparence signifie partager les informations financières de l’entreprise tout comme les informations extra-financières. Ces dernières concernent l’impact des activités sur le climat, l’environnement, les parties prenantes et sur la société en général. Et souvent, ce ne sont pas des informations que l’on aime partager. 

Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, la transparence et l’honnêteté peuvent être un réel avantage pour les entreprises.

Quels sont les impacts de cette transparence ?

Il y a quelques années, des entreprises ont commencé à utiliser cette pratique en interne comme technique de management. En effet, elles ont fait le choix de la totale transparence envers leurs collaborateurs. Tous les chiffres, toutes les informations, toutes les prises de décisions leur sont partagés dans le but de les impliquer et de les engager davantage dans les réussites et les échecs de l’entreprise. En plus de cet engagement, certaines ont même vu l’innovation et la créativité se développer chez leurs équipes. Pour en savoir plus, Welcome to the Jungle a écrit un article (“La transparence en entreprise : utopie réaliste ?”) sur deux entreprises qui se sont lancées, il y a quelques années, dans ce type de management.

Pour avoir plus d’impact, d’autres entreprises vont plus loin. Elles mesurent et partagent toutes les informations financières et extra-financières à leurs collaborateurs bien sûr, mais aussi à toutes leurs parties prenantes.

Les intérêts sont multiples ! 

  • Prendre conscience de l’impact de son activité ; 
  • Savoir où est notre impact et donc comprendre quoi améliorer ;
  • Prendre les devants et éviter les situations de crise quant à des actions néfastes de l’entreprise ;
  • Informer et renforcer la confiance et l’engagement de vos clients ;
  • S’engager dans une démarche d’amélioration continue ;
  • Embarquer vos partenaires dans votre démarche RSE ;
  • Attirer des investisseurs qui partagent vos ambitions RSE…

Comment ça fonctionne ?

Tout commence par la manière dont vous rassemblez ces informations. Il faut se rapprocher au maximum de la réalité et garder un regard critique et systémique dans l’interprétation de ces résultats. En effet, il faut bien penser à prendre en compte l’ensemble des impacts possibles, grâce à l’ACV par exemple. Aussi, certaines initiatives paraissent très positives lorsque l’on se concentre sur une caractéristique précise, mais lorsque l’on dézoome, on se rend compte que l’impact est parfois moins bon qu’avant. 

Il faut donc garder la tête froide et se forcer à interpréter la situation globale de la façon la plus juste possible.

Ensuite, la communication de l’entreprise constitue une étape très importante, mais attention au greenwashing !

Il n’est pas toujours évident de partager des actions positives de l’entreprise sans se poser la question du green ou sociale washing. Et pour éviter les erreurs de communication, il y a quelques points à prendre en compte : 

Garder en tête les ordres de grandeur

Si vos produits ou services sont très polluants ou ont un impact social mauvais, le fait de partager avec fierté que votre entreprise à une politique zéro papier est contre-productif. Vous perdez en crédibilité et réduisez à néant l’impact positif que peut avoir ce type de mesure minime par rapport à l’impact négatif de votre activité. 

De même, si votre produits ou services bien qu’éco-responsable garde un impact négatif bien supérieur à d’autres alternatives à bénéfice équivalent, il est préférable de ne pas vouloir absolument le mettre en avant. 

Ne pas avoir comme objectif de grossir les ventes

L’un des enjeux est de réduire la surconsommation, donc partager une bonne pratique en faisant la promotion de vos derniers produits envoie un mauvais message aux clients. Ce n’est pas parce qu’un produit est éco-responsable que l’on peut se permettre de l’acheter sans réfléchir aux conséquences et à l’impact de ce produit. Car un produit, même éco-conçu, a un impact négatif sur les écosystèmes et parfois sur certaines populations, il ne faut pas l’oublier. Son impact est simplement moins mauvais.

Avoir le bon message

Greenwashing

Toutes les entreprises n’ont pas pour vocation de protéger la planète ou de préserver notre futur. Le prétendre est malhonnête. Le risque de ce genre de message est de perdre toute crédibilité auprès de votre écosystème, mais il peut aussi y avoir des répercussions d’ordre juridique. En effet, dans le meilleur des cas, l’entreprise subit une campagne de dénigrement et la publicité est retirée. Dans le pire des cas, l’entreprise est attaquée en justice pour publicité mensongère. 

Votre entreprise a peut-être des messages “green” à faire passer, mais ceux-ci n’ont de sens que s’ils sont honnêtes et en lien avec la réalité de votre activité.

Attention à la compensation carbone

Depuis le 1er janvier 2023, il n’est plus possible de mettre en avant la neutralité carbone d’un service et d’un produit sans preuve d’une démarche sincère. Par ailleurs, compenser les émissions de gaz à effet de serre est controversé. Certaines actions de compensation, bien qu’encadrer, sont parfois jugées par les scientifiques comme peu utiles voir complètement inutile sur la réduction des émissions de GES. De plus, si cela est réalisé sans une stratégie de réduction des émissions de GES efficace (en accord avec des référentiels comme la SBTi), elle n’a pas d’intérêt dans la lutte contre le changement climatique.

Respecter les lois n’est pas une preuve de bonne volonté

Il y a une différence entre être précurseur et répondre à une obligation légale. Qu’une organisation communique sur une innovation de produits, de services, de pratiques ou de managements est acceptable. Cependant, que cette dernière communique avec fierté alors qu’elle ne fait que respecter la loi, ne l’est pas.

En effet, les lois contraignent de plus en plus les entreprises à revoir leurs pratiques. Elles ne doivent pas être utilisées pour améliorer son image et duper le grand public, qui n’est pas toujours averti.

Donner autant d’importance au négatif qu’au positif

Faire preuve de transparence, ce n’est pas mettre avant au maximum ce que vous faites de bien et ajouter en tout petit ce qui ne l’ai pas. Le seul degré d’importance qui doit être pris en compte est la valeur d’impact, positif comme négatif. 

Plus un sujet a un impact négatif important, plus il doit être assumé par l’entreprise, ce qui l’engage à travailler dessus. À l’inverse, moins une action écoresponsable a d’impact positif, moins elle doit prendre de place dans votre communication. Ce dernier point est en lien avec le premier : garder en tête les ordres de grandeur.

Découvrez des études de cas réalisées par le collectif Pour un réveil écologique et le média Vert : Les kings du greenwashing édition 2023.

Quand les entreprises ne joues pas la carte de la transparence
Les kings de greenwashing 2023

Quelques exemples :

De nombreuses entreprises jeunes, mais pas que, ont décidé de tout partager sur leur site internet : 

  • Interface : la section “Environnement” du site regorge d’informations sur tout le parcours de l’entreprise. Elle partage ses échecs autant que ses innovations. En plus de faire preuve de transparence, cela sert la cause en général puisqu’elle peut aider d’autres acteurs à se mettre en action.
  • Veja : l’onglet “Projet” regroupe toutes les informations liées à l’impact de leurs produits. Les matières premières, les usines de production, le transport, la fin de vie… toutes les étapes du cycle de vie y sont décryptées. Tout ce qu’ils font de mal, il le partage sur la page “Limites”, ce qui les engage et les pousse à s’améliorer.
  • TwoThirds : ici, c’est dans l’onglet “We are eco” que sont rassemblées toutes ces informations. De plus, il n’hésite pas à communiquer sur leurs réseaux sociaux sur la sortie de leur Eco Report 2022 et implique les consommateurs avec des sessions de questions-réponses.

Pour découvrir ces entreprises inspirantes, rendez-vous sur cet article de blog.

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