Des entreprises inspirantes
Il existe des centaines d’associations et d’entreprises inspirantes autour de nous. Chacune d’entre elles a décidé de faire de l’un des enjeux de notre époque, une priorité. Chaque mois, nous vous proposons de découvrir 3 nouvelles entreprises ou associations de tailles, de secteurs et d’histoires bien différentes dans le but de vous inspirez à développer votre pouvoir d’agir !
Ce mois-ci, vous pourrez découvrir Interface, Veja et TwoThirds.
1. Interface
Comment rester ambitieux dans sa stratégie RSE ? ✨
Certaines entreprises mènent des actions pour la préservation de la planète et le respect des droits humains depuis maintenant plusieurs dizaines d’années. On pense notamment à Patagonia qui a posé, dès 1972, une raison d’être très puissante : « We are in business to save our home planet ». Patagonia est née avec cette volonté d’impact positif, mais d’autres entreprises, comme Interface, ont pris conscience de leur impact plusieurs années après leur création.
En effet, fondée en 1973 par Ray Anderson, Interface a pris conscience de son rôle à jouer vingt ans après sa création, en 1994. Cela fait maintenant près de 30 ans que l’entreprise a entamé son voyage en direction du « Mont Développement Durable ».
L’ambition de Ray Anderson était alors une Mission Zero® : zéro mise en décharge, zéro utilisation de carburant fossile, zéro utilisation d’eau dans le processus de fabrication, zéro émission de gaz à effet de serre. En moins de 25 ans, l’entreprise a atteint des résultats très impressionnants :
- 89 % de réduction de la consommation d’eau ;
- 89 % d’énergie renouvelable au niveau mondial ;
- 96 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre ;
- 92 % de réduction de déchets mis en décharge ;
- 69 % de réduction de l’empreinte carbone de leur moquette ;
- 46 % de réduction de consommation d’énergie.
Alors que l’objectif Mission Zero® est en voie d’être atteint, comment rester ambitieux et ne pas se reposer sur ses lauriers ?
Objectif régénérer le climat 🌍
En 2021, Interface a entrepris de se lancer un défi encore plus grand : devenir une entreprise à bilan carbone négatif d’ici à 2040. Ce défi est défini par la stratégie Climat Take BackTM. L’objectif est simple, tout mettre en œuvre pour inverser la courbe du réchauffement climatique.
C’est en fixant un objectif encore plus ambitieux que le précédent que l’entreprise compte accélérer l’innovation dans ses produits. En 2018, Interface avait déjà établi son programme Carbone Neutral FloorsTM, des revêtements de sol qui permettent la séquestration du carbone. Car peu importe les efforts faits pour réduire les émissions, le produit émettra toujours une source résiduelle de carbone liée à son processus de fabrication. Alors pour atteindre cet objectif zéro, il n’y a pas d’autre choix que le produit auto compense son émission. Alors, l’entreprise a eu l’idée de fabriquer ses moquettes à partir de carbone séquestré. En soit, un produit capable de capturer plus de carbone que ne le produit en émet durant son cycle de vie.
C’est grâce à cela que l’entreprise a réalisé la première dalle de moquette à bilan carbone négatif à travers la gamme CQuestTM.
Ce projet ultra ambitieux devrait être l’ambition ultime de toutes entreprises visant à être en aligné avec l’Accord de Paris. C’est un réel incubateur pour développer l’innovation et la création pour ainsi rendre soutenables toutes les entreprises.
Pour en savoir plus sur l’aventure d’Interface, l’entreprise a écrit un petit guide des leçons qu’elle a apprises pour l’avenir.
2. Veja
Et si le chemin que nous avons emprunté n’était pas le meilleur pour l’avenir ? 🔀
En 70 ans, le monde a tellement changé. Notre vie et notre manière de consommer n’a plus rien à voir avec celles de nos aînés évoluant dans la période d’après-guerre. C’est pourtant à ce moment que se sont mises en place les conditions de l’avenir de la consommation et surtout, notre manière d’y répondre.
En pense notamment au secteur de l’agroalimentaire qui, en sortie de guerre, avait le “devoir à nourrir le monde” ce qui a lancé l’ère de l’agriculture industrielle. Méthode qui donne aujourd’hui des signes d’essoufflement et de limites.
Le secteur du textile et de l’habillement qui a peu à peu augmenté son volume de production et réduit le coût de fabrication en exportant ses usines. Tout comme l’agroalimentaire, ce secteur rencontre aussi ses limites et compte désormais parmi les plus polluants.
Tous les secteurs de la consommation ont dû évoluer pour répondre à des demandes croissantes en prenant un chemin qui était vu, à l’époque, comme le meilleur.
Cependant, aujourd’hui ces secteurs rencontrent des problématiques sociales et environnementales qui ne permettent plus de rendre ces business durables.
Alors, est-il encore temps d’envisager une autre voie ?
Déconstruire pour mieux reconstruire 👷🏽
C’est la question que se sont posée les deux co-fondateurs de Veja en 2004. Après avoir découvert les dessous de l’industrie textile, ils ont décidé de partir à la découverte d’une autre manière de produire. Une production, certes aux quatre coins du monde, mais avec de vraies valeurs de respect de l’Homme et de la planète grâce au commerce équitable.
C’est en 2005, qu’ils ont lancé leur projet Veja avec comme produit, le symbole ultime de la surconsommation de leur génération : la basket. Leur première étape a été de déconstruire complètement le cycle de vie de la basket pour mieux le reconstruire.
Des modifications ont été faites à chaque étape. Leur choix de ne rien investir dans la promotion (ce qui représente 70% du coût d’une basket), leur a permis de réinvestir cet argent pour valoriser la production et les matières premières.
- Les matières premières : le caoutchouc sauvage est récolté par une communauté qui préserve la forêt amazonienne, le coton biologique est produit en agroécologie au Brésil, le B-Mesh est réalisé à partir des bouteilles plastiques ramassées dans les rues de Rio de Janeiro, le cuire uruguayen subit un tannage végétal…
- La production : la fabrication a lieu au Brésil dans des usines qui respectent les droits sociaux des travailleurs et des conditions de travail saines et sécuritaires pour tous.
- Le transport : la grande majorité des étapes sont réalisées au Brésil ou à proximité avant de partir pour en distribution sur les autres continents. Les stocks sont optimisés pour limiter l’impact environnemental du transport maritime (à 81 %) et aérien (à 19 %).
- La distribution : la distribution des chaussures est réalisée par des personnes en situation de handicap, et parfois exclue socialement. Ce qui favorise l’insertion sociale à travers un emploi durable.
- L’utilisation : aucune publicité n’est réalisée, ce qui limite la surconsommation. Les designs sont intemporels et conçus pour durer et traverser le temps. Tout ça au même prix que la concurrence.
- La fin de vie : Veja propose à ses clients à Darwin (lieu test du projet) de faire nettoyer et/ou réparer leurs chaussures et les déposer pour les recycler à leur fin de vie.
Un cycle de production complètement repensé pour agir vers une consommation plus durable et soutenable. Veja assume que ce n’est encore parfait et qu’il existe des limites à son modèle, mais c’est à partir de ces contraintes que vont naître les prochaines innovations de la marque.
3. TwoThirds
Consommation ou surconsommation ? 🛒
Entre consommation et surconsommation, il n’y a qu’un pas. Nous avons parlé de production, et si nous parlions maintenant de consommation ?
En effet, production et consommation ont grandi ensemble, l’un influençant l’autre et inversement. Pour répondre à la demande croissante des clients, les entreprises ont augmenté leurs productions. Et pour écouler les surplus de la production, les entreprises incitent à la consommation. Ce cercle vicieux a fait exploser les compteurs.
Dans le secteur textile, les chiffres sont impressionnants. Entre 2000 et 2015, la vente de vêtements a été multipliée par 2, alors que la durée d’utilisation a été réduite de 30 %. Nous achetons plus de vêtements et nous les portons beaucoup moins. Symbole de cette forme de surconsommation : la fast-fashion, remplacée peu à peu par l’ultra-fast-fashion. Soit, la mode jetable qui crée l’envie de ne pas porter deux fois les mêmes vêtements.
Alors pour lutter contre les ravages sociaux et écologiques de ce système, de nombreuses marques prennent le contre-pied.
Précommander pour mieux conscientiser le client 🤔
À l’opposé même du concept de fast-fashion, celui de précommande. Ce dernier est plus engageant pour l’entreprise et pour le client. En effet, il pousse aux questionnements. C’est ce qu’a souhaité faire l’entreprise TwoThirds.
Fondé en 2010, TwoThirds de la traduction ⅔, fait résonance au fait que les ⅔ de la surface de la Terre sont recouverts d’océan. L’océan est le deuxième poumon de la Terre aux côtés des forêts. Il joue donc un rôle extrêmement important dans la lutte contre le changement climatique.
Rapidement après sa création l’entreprise a fait le choix de la précommande principalement pour raison environnementale. En effet, la précommande évite le risque de deadstock (stocks de vêtements ou de tissus qui resteront invendus ou inutilisés). Ce type de stock est un fléau dans la fast-fashion. Les marques commandent en très grosses quantités pour réduire les coûts, et ce très régulièrement. Elles n’ont ainsi pas de temps pour écouler ces stocks. Ces dernières finiront donc par être enfouies ou brûlées pour libérer l’espace de stockage.
Au-delà de ça, l’entreprise a pour philosophie d’utiliser tout ce qu’elle a avant de passer à autre chose. C’est-à-dire qu’à la fin de chaque saison, ils vont penser la prochaine avec ce qui leur reste de tissus.
D’ailleurs, pour leur approvisionnement en tissus, il passe en partie par les deadstocks d’autres entreprises, évitant ainsi la création de nouvelles matières gourmandes en ressource.
Du côté du client, l’engagement est plus fort. La pièce qu’il aura choisie mettra plus de temps à arriver, donc si il la commande, c’est qu’elle répond à un besoin et moins à une simple envie. De par le style intemporel, une grande qualité et l’engagement du client, ce vêtement aura plus de chance d’être porté longtemps.
Chez certaines marques, comme chez Asphalte, le client peut même prendre part à la conception du nouveau produit.
Bénéfices pour l’entreprise :
- Produire la juste quantité,
- Éviter les stocks et les invendus,
- Abolir la décote de prix,
- Avoir une sécurité financière.
Bénéfices pour le clients :
- Développer l’investissement et l’engagement du client,
- Consommer en conscience,
- Avoir des vêtements qui ne courent pas les rues,
- Soutenir la slow-fashion et les marques éthiques.
Ces trois entreprises ont au moins une chose en commun, la transparence !
La transparence est une pratique très bénéfique pour toutes les parties prenantes. Découvrez pourquoi dans cet article : Bonne pratique : la transparence de l’entreprise.
Votre entreprise aussi à le pouvoir d’agir !
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Vous serez peut-être mis en valeur dans les prochains mois !
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2 commentaires sur “Les entreprises inspirantes du mois de mars”
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